Maximes et  Proverbes

Maximes et Proverbes
A lire en patois local à la page 36 de la monographie éditée en 1990.

Nos anciens vivaient plus près de la Nature que nous. Privés des moyens d'investigation et de prévoyance que la science moderne a mis à notre usage, c'est aux phénomènes naturels, aux manifestations atmosphériques et à l'expérience personnelle, qu'ils demandaient la prévision et la mesure du temps, la conséquence des événements et les raisons de leur état physique et moral.
Et de cette longue et patiente observation qui se perpétuait de siècle en siècle, de génération en génération, ils en notaient et codifiaient les résultats, en des formules simples, en des sentences brèves et en des maximes claires généralement cadencées et rimées, ce qui les rendaient agréables et faciles à retenir.
Le souci de la terre et les récoltes semblaient primer toutes autres préoccupations. D'où de nombreuses observations et prescriptions transmises dans le langage parlé du pays
D'abord le temps :
Rouge le matin, la pluie est en chemin
Rouge le soir, beau temps attendu.
Tonnerre au couchant, orage et gros temps.
Nuage rouge le matin, fait courir l'eau au chemin.
Ciel brumeux, femme fardée ne durent pas.
Pluie de janvier qui dure, tempère toute l'année.
Pluie de février, à la terre vaut un fumier
Mars venteux, avril pluvieux, font le laboureur joyeux.
Quand en mars il tonne, la récolte est bonne.
Pluie de mai, tout le monde est gai.
Saint Pierre et Saint Paul pluvieux, trente jours dangereux.

Quand la première neige vient à Verdon, elle fait un bel automne.

Proverbes et maximes s'attachaient parfois à donner les recettes médicales fondées sur l'expérience et l'observation.
Le soleil de mars laisse le rhume.
Au mois d'avril n'enlève pas un fil .
Au mois de mai, va que va (fais ce qu'il te plaît)..
Au mois de juin, n'écoute personne.
Qui de son ventre fait jardin, au bout de l'an n'en voit pas la fin.
Lave tes mains souvent, tes pieds rarement, ta tête jamais.
Le bon sens, la connaissance de l'homme, une morale simple et solide apparaissent parmi les nombreuses « pensées » rassemblées au cours des siècles par nos anciens.
Qui est ami de tous, est ami de personne.
Les amis se reconnaissent dans le besoin.
De celui qui a mauvaise renommée, n'en fais jamais ton compagnon.
Aies de l'argent, tu auras des parents.
Tout bon cheval hennit.
Celui qui a toujours son fer qui branle,
promet plus de fromage que de pain,
Qui n'a rien, ne doit rien, est à moitié riche.
Bonne renommée, vaut mieux que ceinture dorée.

Bien sûr, la Femme et l'Amour tenaient une large place dans cette philosophie de maximes et de proverbes.
La fille est comme la rose, elle est belle quand elle est éclose.
Filles à marier, mauvaises bêtes à garder.
Les filles ne doivent parler que lorsque les poules pissent.
Qui se marie par amour, à bonne nuit et mauvais jour.
Femme et vin énivrent le plus fin.
A table comme en amour, le changement fait suer.
Les bannes comme les dents, quand elles viennent font mal, quant elles croissent, elles font du bien.
Femme, trou, pierre en chemin font chanter le pèlerin.

On le voit, nos pères en leurs maximes, n'étaient pas tendres pour le beau sexe. Mais cette irrévérence ne s'explique que quand on songe qu'ils vivaient à une époque où on disait : « Lei fremas noun soun gens»(les femmes ne sont pas des personnes).
Nous terminons par une boutade qui témoigne que nos pères ne manquaient ni de bons sens, ni de malice. Elle émane d'un brave homme d'oncle, sans enfant, dont le bien était convoité par un neveu. Alors que ce dernier lui demandait de lui céder son avoir de son vivant, l'oncle répondit : « Les ânes s'attachent avec une corde, les hommes avec une signature. Tant que je vis, je ne veux pas m'attacher »


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